Accusations de viols sur des fans mineures : le chanteur Jean-Luc Lahaye remis en liberté
Jean-Luc Lahaye a quitté le quartier « VIP » de la prison de la Santé (Paris XIVe). Mis en examen pour « viol », « viols et agressions sexuelles sur mineures de 15 ans » ainsi que « corruption de mineures » et placé en détention provisoire le 5 novembre, le chanteur de variétés de 69 ans est désormais libre. Selon nos informations, confirmées de source judiciaire, la chambre de l’instruction de Paris a ordonné ce mardi 24 mai sa remise en liberté sous contrôle judiciaire après un appel formé par ses avocats, Mes David Apelbaum et Julia Minkowski.
Ses deux conseils avaient précédemment déposé une demande de remise en liberté, rejetée par les juges d’instruction, mais donc validée par la cour d’appel de Paris. L’auteur de « Papa chanteur » aura passé six mois en détention dans l’aile de la prison de la Santé réservée aux détenus « vulnérables », personnalités sensibles par leur médiatisation ou leur profession.
Deux plaintes déposées par d’ex-fans adolescentes
L’ancienne gloire de la variété des années 1980 avait été interpellée à l’automne dernier après deux plaintes déposées contre lui quelques mois plus tôt par deux anciennes fans adolescentes.
Roxane et Émeline (les prénoms ont été changés) accusent toutes deux Jean-Luc Lahaye d’avoir usé de sa notoriété et de son aura pour obtenir de nombreuses relations sexuelles d’une brutalité inouïe alors qu’elles n’étaient que de jeunes adolescentes éprises et influençables, entre août 2013 et avril 2015, pour la première, et en mai 2016 et février 2018, pour la seconde.
Elles avaient entre 15 et 18 ans à l’époque, soit près de cinquante ans d’écart avec l’artiste‚ mais étaient majeures sexuellement. Les expertises psychologiques des jeunes femmes avaient mis en évidence un profond traumatisme et une emprise.
Le chanteur évoque l’éventualité d’une « vengeance »
De son côté, Jean-Luc Lahaye a fermement contesté toute relation sexuelle violente ou imposée. Il a évoqué des rapports consentis avec ces jeunes femmes et émis l’idée d’une concertation entre les plaignantes pour lui nuire sur fond de désillusions amoureuses.
« Est-ce une vengeance ? Je ne sais pas, s’était-il interrogé lors de son interrogatoire de première comparution. Est-ce que c’est quelque chose de plus caché, qui serait quelque chose de moins avouable, qui serait finalement pécuniaire, pour obtenir des condamnations et amendes. (…) Peut-être parce que je suis bien dans ma vie avec Paola (sa nouvelle compagne), depuis cinq ans. Peut-être est-ce une faute pour elles le fait d’être heureux avec Paola. »
Ces derniers temps, l’affaire avait connu d’autres développements. D’un côté, les avocats de Jean-Luc Lahaye avaient versé de nombreux éléments censés affaiblir les accusations d’une des plaignantes. À en croire les nouvelles pièces, celle-ci n’évoquerait jamais de contrainte et évoquerait avec tendresse les moments passés avec son idole. En parallèle, les juges d’instruction ont mis en examen deux nouvelles personnes.
D’abord, la fille aînée du chanteur, Margaux Lahaye, pour « subornation de témoins ». Soupçonnée d’avoir fait pression sur l’une des victimes déclarées pour qu’elle n’incrimine pas son père, elle conteste les faits.
Ensuite, la mère d’Émeline pour « non-dénonciation de crime ». Elle est soupçonnée d’avoir fermé les yeux sur les sévices présumés subis par sa fille, étant elle-même fan du chanteur. La mère de Roxane devait également être mise en examen, mais son interrogatoire a été reporté en raison de son état psychologique fragile.